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C’est peut-être son passé d’enseignant qui rend sa passion si communicative. Voilà 11 ans que Xavier Kemiec s’est reconvertit dans la charpente, multipliant les expérimentations sur les matériaux naturels. Si de plus en plus de ses projets intègrent de la paille, c’est avant tout un formidable ambassadeur de la fibre de bois, voire de la marque Gutex. « Je travaille avec eux depuis 2 ans, essentiellement via la plateforme SAMSE de Gap et apprécie leur professionnalisme, leur réactivité et la philosophie de l’entreprise, explique-t-il. Leurs panneaux sont très qualitatifs, intègrent très peu d’adjuvants. Ils travaillent en circuits courts sur des forêts qu’ils maîtrisent, avec une vraie éthique de production, proche du zéro déchet. Bref, nous nous retrouvons bien dans leurs valeurs. »

 

DES PRODUITS MULTI-USAGES

Le panneau Omnitherm est celui qu’il utilise le plus. Il peut se mettre en œuvre en mur ou toiture, fait pare-pluie, support d’enduit… Un atout lorsque la place manque pour stocker les produits. « Ce panneau nous a fait gagner beaucoup de temps d’un point de vue logistique : avec 2 épaisseurs, on peut isoler toute une maison ! Mais, le plus intéressant, c’est la fibre en vrac à insuffler : Thermofibre. Nous sommes allés nous former à l’usine en Allemagne et nous avons acheté la machine. Il s’agit d’une cardeuse à double turbine, deux fois et demi plus puissante que les cardeuses habituellement utilisées. Elle permet d’insuffler la fibre de bois aussi bien dans les murs, qu’en plancher, dans les combles ou les rampants en maîtrisant parfaitement la densité : à chaque chantier, un carottage est pratiqué selon un protocole précis pour régler la machine et s’assurer de la bonne mise en œuvre et de la bonne densité. Grâce à cette compression, le lambda de la fibre de bois en vrac est ramené à 0,038 W/m2 .K, très proche de ce que l’on obtient avec des panneaux (lambda de 0,036 W/m2 .K) et il n’y a pas de risque de tassement. Cette technique permet de diviser le temps de chantier par deux, de réduire de 20 % les coûts de l’isolation sur un projet et de se prémunir de tout pont thermique pouvant parfois subsister à la jonction de deux panneaux emboîtés. Enfin, la technique permet de réduire les déchets de chantier. Pour l’instant nous insufflons sur le chantier pour des raisons de logistique et de place disponible dans notre atelier, mais dès que ce sera possible, nous réaliserons caissons de toiture et murs isolés intégralement en atelier. » 

 

UN PREMIER CHANTIER

Cette construction de 140 m2  située au cœur de l’Ubaye à Barcelonnette dans les Alpesde-Haute-Provence, en zone sismique à environ 1 200 m d’altitude constituait une bonne opportunité pour tester le produit. Les clients souhaitaient simplement une ossature bois, mais ont vite été convaincus des atouts de la fibre de bois. La structure montée par Alpes Eco Bois est en douglas purgé d’aubier, non traité de 45 X 145 mm. Les murs sont constitués successivement de : enduit ou bardage mélèze de pays, panneaux Omnitherm de 40 mm faisant pare-pluie, de 140 mm de Thermoflex posé dans l’ossature, d’un pare-vapeur Siga Majrex hygro-régulant puis, dans une ossature secondaire métallique, 40 mm de Thermoflex avant plaque de plâtre, la solution Fermacell n’ayant pas pu être conservée faute de budget. Ce sandwich offre une belle résistance thermique de 6,10 m2 .K/W. « L’assemblage des panneaux se fait à rainures et languettes avec des agrafes inox pour la partie enduit et galvanisées pour la partie bardée, avec une agrafe tous les 7 cm. Un procédé rassurant et efficace, même avec une seule couche de fibre de bois. » Le plancher intermédiaire réalisé en solives de 10 x 22 cm a été rempli de Thermofibre soufflé sur 180 mm. Enfin, la toiture est constituée de caissons réalisés sur place et intégrant le Thermofibre à une densité de 37 kg/m2.

 

La charpente est réalisée pour un climat de montagne avec des chevrons de 45 x 220 mm posés avec un entraxe maximum de 50 cm et un OSB pour répondre aux normes sismiques. La toiture est isolée 220 mm de Thermofibre et 60 mm d’Omnitherm en pare-pluie, avant bac acier. « Sur le papier, il est prévu de poser des radiants dans les chambres, mais le propriétaire ne les branchera pas tout de suite : ils risquent d’être inutiles, le seul chauffage prévu étant un petit poêle à granulés de 7 kW. » Le test d’étanchéité à l’air aboutit à un résultat de 0,16 m3 /h.m2  sous 4 pascals, « cemalgré quelques défauts sur les menuiseries et certains angles à reprendre », la preuve de l’excellente mise en œuvre de l’équipe de charpentiers, qui estime le gain en performance à 40 % au-dessus de la RT2012. Le coût du lot

bois s’élève à 1 100 € TTC/m2  (hors plomberie, électricité, maçonnerie et finitions), pour un projet qui finira autour des 1 600 €/m2. Le mois prochain, Alpes Eco Bois attaque le montage de sa première maison passive bois/paille isolée par l’extérieur en fibre de bois et coiffée d’une toiture végétalisée. Elle sera suivie d’une 2ème au printemps. De quoi voir l’avenir sereinement !

 

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